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Les temps de récit

Les temps de récit, ce sont des temps verbaux que l’on emploie dans le récit. Nous allons les reconnaitre facilement grâce à cette leçon. Bonne lecture !

Les temps de récit.. c’est compliqué ?

Un petit extrait pour commencer

Lisez attentivement le texte suivant:

Un matin, nous nous préparions pour sortir quand quelqu’un frappa à la porte de la maison. Il demanda si c’était bien là qu’habitait le maalem Abdeslam, le tisserand. Les voisines lui répondirent par l’affirmative.

Il s’agit d’un extrait de La Boîte à Merveilles d’Ahmed SEFRIOUI.
Dans ce texte, Sidi Mohammed raconte des événements, c’est lui le narrateur, il fait une narration, un récit: il s’agit donc d’un texte narratif.

A quel temps sont les verbe frappa / demanda / répondirent ?
Il sont au passé simple.
et les verbes en nous préparions / était / habitait ?
Ils sont à l’imparfait.

Une simple analyse des temps verbaux

Vous avez sûrement compris que le narrateur et sa mère étaient en train de se préparer pour sortir. Cette préparation, exprimée par le verbe « se préparer » demande-t-elle une certaine durée de temps ou bien s’accomplit en un instant? Bien sûr qu’elle demande un certain temps pour s’accomplir, c’est une action qui dure dans le temps.
Quand ce quelqu’un a frappé à la porte de la maison, la préparation est-elle terminée? Non, pas encore. L’action exprimée par le verbe « se préparer » n’est pas achevée, n’est pas terminée, on dit que l’action est inachevée.

C’est à peu près la même chose pour le verbe « habiter » dans la deuxième phrase du texte, parce que le maalem Abdeslam n’a pas changé de lieu d’habitation, il habite toujours la même maison, l’action exprimée donc par le verbe « habiter » est inachevée.
On peut comprendre alors que l’imparfait peut exprimer une action inachevée.
Observez maintenant le verbe « frappa » dans la première phrase. L’enfant et sa mère s’attendaient-ils à ce que quelqu’un frappe à la porte? La réponse est évidemment Non! L’action est arrivée donc de manière inattendue !
Et pour le deuxième verbe? l’action est-elle inattendue? Logiquement, la réponse est non, parce qu’une personne inconnue frappe à une porte généralement pour demander quelque chose. Ici, l’action de « demander » est brève, et achevée! La même chose pour l’action de « répondre » dans la dernière phrase du texte.
Le passé simple peut donc exprimer une action inattenduebrève ou achevée.

Retenons donc

De manière générale, on peut dire que l’imparfait et le passé simple sont deux temps de récit.
On utilise généralement l’imparfait pour exprimer une action :
-qui dure dans le temps;
-inachevée;
-qui se répète dans le passé (une habitude);
-pour exprimer une description.


On utilise généralement le passé simple pour exprimer une action :
-brève;
-inattendue;
-achevée.

Mais dans un texte narratif, trouve-t-on uniquement l’imparfait et le passé simple ? Bien sûr que non. On peut trouver d’autres temps verbaux, selon le déroulement des évènements ou ce que veut exprimer le narrateur.

Des temps verbaux bien utiles

Encore un petit texte

Et maintenant, prenons le petit texte suivant :

Julien ouvrit la porte de la maison, entra, et referma la porte. Triste, il promenait son regard sur les murs des chambres et passait la main sur les meubles en marchant à côté. Le jeune homme prit un tableau que sa mère lui avait acheté, le regarda longtemps. Il savait très bien que personne ne reviendrait plus, malheureusement ; et que même le tableau n’aurait plus la même valeur.

On peut facilement comprendre qu’il s’agit d’un texte narratif. La présence de l’imparfait et du passé simple l’indique clairement. Quels autres temps verbaux trouvez-vous aussi dans ce texte ?

Le plus-que-parfait et le conditionnel présent.

En lisant le texte, on comprend que le repère temporel des évènements se rapporte à ce moment où Julien arrive à cette maison. Les actions d’ouvrir la porte, entrer, refermer la porte, prendre un tableau, regarder le tableau, sont exprimées par des verbes au passé simple, puisque ces actions sont brèves ou achevées ; d’autres actions, promener le regard, passer la main, savoir, sont à l’imparfait : il s’agit d’une description, et d’action inachevée.

Le repère temporel, un évènement référentiel

Ces actions se passent presque au moment qui représente le repère temporel déjà évoqué, qui se situe bien entendu dans le passé pour nous les lecteurs (et pour le narrateur également).

Maintenant, observons bien l’action d’acheter le tableau par la mère de Julien, par rapport au moment qui est le repère temporel, se situe-t-elle avant ou après ? Elle se situe avant !

Effectivement, ce que l’on comprend de la phrase est que la mère a acheté le tableau sûrement avant. En d’autres termes, c’est une action située dans le passé (achat du tableau) par rapport au passé (arrivée de Julien et prise du tableau) ! Dans ce cas, on emploie le plus-que-parfait, ce temps désigne donc une action se passant avant une autre principale qui se situe aussi dans le passé.

De plus, nous constaterons facilement que l’action de revenir et celle d’avoir la même valeur sont situées après les faits constituant le repère temporel, c’est-à-dire qu’il s’agit d’un futur (pour Julien) dans le passé (pour le narrateur et le lecteur). C’est pourquoi le conditionnel est employé pour exprimer ces deux actions (revenir, avoir).

Temps pour les personnages, temps pour le narrateur

Le temps de base pour les personnages (qui vivent les évènements) dans un récit est bien sûr le présent, son équivalent pour le narrateur est généralement l’imparfait.

Les évènements qui se passent avant, pour les personnages, sont désignés par le passé composé ; pour les raconter le narrateur emploie donc le plus-que-parfait (le passé dans le passé).

Les évènements qui se passent après, pour les personnages, sont exprimés par le futur simple ; pour les raconter le narrateur utilise le conditionnel (le futur dans le passé).

L’image ci-dessous récapitule ce qu’on vient de dire à propose des ces temps verbaux.

temps de récit et leur valeur

L’image peut aussi illustrer le rapport entre le discours et le récit que nous avons déjà vus dans la leçon précédente, celle de l’énonciation.

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