Les figures de style, on en a déjà vu la définition dans la leçon précédente, si vous ne l’avez pas encore vue, nous vous conseillons vivement de le faire avant de continuer la lecture du présent article.
Nous allons voir dans cette leçon les figures de style fondées sur la substitution, avant de passer à l’énumération et la gradation. Bonne lecture alors !
Les figures de style fondées sur la substitution
Commençons par observer les phrases suivante:
1. J’ai mangé une assiette.
2. Tu as un Hugo dans ton cartable.
3. Socrate a bu la mort.
4. Dans ce troupeau il y a cinquante têtes.
5. Nous visiterons la capitale de la France.
La métonymie
Dans la phrase 1 celui qui parle dit qu’il a mangé une assiette. Veut-il dire plutôt qu’il a mangé ce qu’il y a dans l’assiette ou vraiment l’assiette elle-même ? Bien sûr il parle de ce qu’il y a dans l’assiette, c’est-à-dire le contenu de l’assiette. L’assiette est ici donc seulement le contenant.
La personne qui parle ici a donc remplacé un mot (ce qu’il y a dans l’assiette, qui peut être une salade, des fruits, de la viande, des amandes etc.) par un autre mot (qui est l’assiette). Entre le mot employé est le mot remplacé il y a un rapport logique, dans ce cas c’est le rapport contenant/contenu.
Dans la phrase 2 qu’est-ce qu’il y a dans le cartable ? C’est un Hugo! S’agit-il de Victor Hugo ? Bien sûr la réponse est non, on parle ici d’un livre écrit par Hugo. On a donc employé le nom de l’auteur pour désigner l’œuvre. Donc entre les deux mots il y a un rapport logique qui est dans ce cas auteur/œuvre.
Que cherche-t-on à désigner par « la mort » dans la phrase 3 ? La réponse est « le poison ». Quelle est la relation entre la mort est le poison ? La mort est bien sûr l’effet du poison (le poison est la cause de la mort). Dans ce cas, il y a aussi un rapport logique entre les deux mots, c’est le rapport effet/cause.
Dans les trois phrases précédentes, on a remplacé un mot par un autre, entre les deux mots dans chacun des cas il y a un rapport logique, on parle alors d’une figure de style qu’on appelle Métonymie.
La synecdoque
Quant à la phrase 4 on parle d’un troupeau d’animaux, de moutons par exemples. Combien de moutons y a-t-il dans ce troupeau ? La réponse est cinquante. Mais dans la phrase on remarque qu’on a remplacé le mot mouton par le mot tête. Y a-t-il un rapport entre le mouton et la tête ? Bien sûr, la tête est une partie du corps du mouton. Alors on a employé la partie (tête) pour désigner le tout (le corps). Il s’agit d’un cas particulier de la métonymie, c’est la synecdoque.
La périphrase
Par quel mot peut-on remplacer l’expression la capitale de la France dans la phrase 5 ? La réponse est Paris. Donc dans cette phrase on a exprimé par plusieurs mots ce qu’on peut exprimer par un seul mot. La figure de style ici est une périphrase.
Retenons donc:
La métonymie: c’est une figure de style qui consiste à remplacer un mot par un autre. Entre le mot employé et celui remplacé il y a un rapport logique qui peut être contenant/contenu, auteur/oeuvre, effet/cause, physique/moral, etc.
La synecdoque: c’est un cas particulier de la métonymie, on peut employer la partie pour désigner le tout, ou le tout pour désigner la partie.
La périphrase: dans cette figure de style on emploie généralement plusieurs mots pour exprimer ce qu’on peut exprimer par un seul mot.
Les figures de style: l’énumération et la gradation
Observez bien les phrases suivante:
1. C’étaient des filles, des batailles, des théâtres, des promenades, des marronniers.
2. Je n’ai plus qu’une pensée, qu’une conviction, qu’une certitude.
3. Chaque jour, chaque heure chaque minute avait son idée.
L’énumération
Dans la phrase 1 celui qui parle veut nous présenter les idées qu’il avait dans le passé. Présente-t-il une seul idée ou plusieurs idées ?
Il présente plusieurs idées, il en fait une série, une suite. Il énumère les idées qu’il avait pour montrer qu’elles étaient bien nombreuses.
Déplaçons maintenant par exemple le mot « théâtres » pour le mettre à la fin de la phrase, nous obtiendrons C’étaient des filles, des batailles, des promenades, des marronniers, des théâtres.
Le sens a-t-il beaucoup changé ? Non, parce que tout simplement entre les éléments de cette série de mots il n’y a aucune idée d’ordre, de classement, le sens reste presque le même malgré le déplacement de n’importe quel mot de cette série.
Il s’agit donc dans cette phrase d’une figure de style qu’on appelle énumération.
La gradation
Observons bien maintenant la phrase 2.
Il s’agit de trois mots qui sont pensée, conviction, et certitude.
Si on fait bien attention au sens de chacun de ces mots, on va trouver que certitude exprime un sens plus sûr que le mot conviction, qui à son tour exprime un sens plus sûr que pensée.
Il s’agit donc d’une énumération de trois éléments qui sont mis dans un ordre croissant, du moins sûr vers le plus sûr.
En d’autres termes, les trois mots sont présentés selon un ordre croissant en fonction d’un critère, qui est ici le degré de certitude. On dit que dans cette phrase nous avons une gradation.
Dans la phrase 3, on peut remarquer facilement qu’il y a également la présence du principe de l’ordre ou le classement entre les trois éléments énumérés: jour, heure, minute.
Il sont classés de la durée la plus longue à la durés la moins logue. Il s’agit donc d’une gradation, mais cette fois elle est dans un sens décroissant.
Retenons donc:
L’énumération: c’est une figure de style qui consiste à présenter une série, une suite, une liste de mots (ou groupes de mots) entre lesquels il n’y a aucun principe de classement ou d’ordre, autrement dit le déplacement d’un élément dans la série n’aura presque aucun impact sur le sens de la phrase.
La gradation: c’est une énumération où l’ordre des éléments énumérés ne peut être modifié car ils sont mis dans un classement précis pour chercher un effet bien déterminé. On peut parler de gradation croissante (ascendante) ou gradation décroissante (descendante) selon l’ordre dans lequel sont mis les éléments énumérés.
Découvrez plus de détail sur les figures de style en cliquant ici.