Le registre littéraire, ou encore la tonalité ou le ton, est une notion qu’on rencontre très souvent dans les examens régionaux. Qu’est-ce que le registre littéraire ? et quels sont les registres littéraires qu’on devrait étudier ? Les réponses dans cette leçon. Bonne lecture !
Le registre littéraire.. une chanson triste ?
Vous est-il déjà arrivé d’écouter une chanson dont vous ne comprenez pas la langue et de savoir pourtant qu’elle parle d’une histoire triste ? Oui ? Comment donc pouvez-vous le savoir seulement en écoutant sa musique? C’est parce que cette musique a un certain effet émotionnel sur vous, elle crée en vous en tant que récepteur une certaine réaction.
C’est à peu près le même concept quand on parle d’un texte (dont vous comprenez la langue cette fois) et l’effet qu’il crée chez vous en tant que lecteur, cet effet définit ce qu’on appelle le registre littéraire d’un texte.
En effet, on peut lire un texte et rire, on peut lire un texte et pleurer, comme on peut lire un texte et éprouver une grande joie… toutes ces réactions du lecteur se définissent en fonction du registre littéraire présent dans le texte lu (On peut bien sûr trouver plusieurs registres littéraires dans le même texte). On peut donc parler de plusieurs registres littéraires (qu’on appelle également tonalité ou ton) :
Le registre pathétique :
Du mot grec pathos qui signifie souffrance, ce registre littéraire se distingue par le sentiment de compassion, de pitié qu’il crée chez le lecteur face à la situation où se trouve un personnage (ou des personnages) marquée par la souffrance et la douleur. Il emploie souvent des phrases exclamatives et interrogatives, des figures d’amplification, des métaphores etc. avec des champs lexicaux de sentiments négatifs (tristesse, désespoir…).
Le registre tragique :
Généralement lié à la tragédie dans le théâtre, le registre tragique peut être présent dans plusieurs genres littéraires différents. Il présente des personnages dans une situation sans issue, se trouvant impuissants face à leur destin, tourmentés par un dilemme ou de fortes passions.
Le thème dominant est la mort, d’où la forte présence du champ lexical des malheurs et de la mort. Un texte tragique emploie des figures d’oppositions, des hyperboles, des métaphores, des comparaisons, des champs lexicaux de souffrance, d’impuissance, de destin, de la mort, dans un niveau de langue souvent soutenu. C’est le registre qui marque les tragédies comme Antigone.
Le registre ironique :
Il s’agit d’un registre où le texte exprime une idée par son contraire dans ses phrases, dans l’intention de faire rire ou de critiquer. L’antiphrase est la figure des styles par excellence qui caractérise un texte d’une tonalité ironique. On trouve également d’autres figures de style comme l’hyperbole, la métaphore et la comparaison, des phrases exclamatives et des questions oratoires.
Le registre lyrique :
C’est le registre d’expression des sentiments par excellence. Qu’il s’agisse de joie, de regret, de tristesse, d’amour, d’espoir, de chagrin ou de nostalgie, le registre lyrique exprime l’état d’âme de l’auteur ou du personnage. Il emploie donc les champs lexicaux des sentiments et des émotions, les phrases exclamatives, les interjections, la première personne (expression du moi, subjectivité), des figures de style comme la métaphore, l’hyperbole, l’antithèse… Ce registre littéraire est présent surtout dans la poésie, mais bien encore dans les autres genres littéraires.
Le registre comique :
Ayant faire rire comme fonction praincipale, ce registre littéraire caractérisant le théâtre mais présent dans presque tous les genres littéraires peut avoir d’autres fonctions: critiquer pour corriger, enlever une atmosphère dramatique, divertir et instruire, etc. Il recourt donc à un style simple loin des complexités grammaticales et du vocabulaire recherché.
Le registre merveilleux :
Construisant un univers fondé sur l’imaginaire et le rêve, ce registre introduit le lecteur dans un monde où des personnages affrontent des forces ou des êtres parfois légendaires (dragon, ogre, sorcière…) pour vivre des aventures dépourvues de toute vraisemblance.
Souvent marqué par des formules qui l’annoncent dès le début (Il était une fois… Il y avait…) on le trouve le plus souvent dans les récits destinés aux enfants, visant à mettre en valeur certaines qualités louables qui peuvent traduire vers la fin la morale du récit.
Le caractère séduisant du merveilleux dépasse les jeunes lecteurs pour allécher également un lectorat plus large. En effet, des contes philosophiques recourent à ce registre pour transmettre des idées philosophiques consistant à critiquer des aspects des sociétés de leurs auteurs, comme l’illustre le fameux livre de Voltaire Candide ou l’optimisme, que vous aurez au programme de l’année prochaine.
Le registre satirique :
C’est un registre dont le but est clair : critiquer. En effet, l’objet de cette critique peut être un aspect de la société, une classe sociale, une doctrine philosophique, etc. L’auteur cherche à travers la moquerie, la parodie ou l’humour à dénoncer d’une manière sévère.
Le registre didactique :
C’est quand il s’agit de transmettre un enseignement ou une morale. Ce registre est présent surtout dans les fables où l’auteur cherche à amener le lecteur à apprendre en arrivant à la fin de son texte.
Le registre épique :
On présente un héros (d’où l’appellation également registre héroïque) dont les exploits surhumains ne laissent au lecteur que l’admiration comme réaction. Par le truchement de moyens langagiers et stylistiques (champs lexicaux de l’épopée, figures de style comme l’hyperbole, l’accumulation, l’anaphore, etc.) le texte glorifie un personnage ou des personnages qui dépassent les qualités humaines ordinaires en évoquant leurs exploits imbattables.
Vous pouvez trouver plus d’informations sur les registres littéraires en cliquant ici.
Bonne chance à vous tous !