Le discours rapporté est une leçon très facile à comprendre. Elle n’exige que peu de concentration ! Dans cet article vous allez découvrir comme c’est simple. Nous allons commencer par le cas de la phrase déclarative, puisque c’est le cas le plus fréquent, avant de passer à la phrase interrogative et la phrase impérative.
Bon courage à vous !
Le discours rapporté | La phrase déclarative
Le discours direct
Observez bien la phrase suivante extraite d’un texte narratif:
La mère dit à son fils: « Tu dois rester dans ta chambre pour réviser ».
C’est une phrase complexe qui contient deux propositions.
La première proposition est La mère dit à son fils et la deuxième proposition est Tu dois rester dans ta chambre pour réviser.
Les deux propositions sont séparées par deux points.
La deuxième proposions est mise entre guillemets.
N’oubliez pas que la phrase est extraite d’un texte narratif, alors, qui parle dans la première proposition? Bien sûr c’est le narrateur!
Et qui parle dans la deuxième proposition? C’est la mère, elle s’adresse à son fils, on peut le comprendre facilement à partir de la première proposition (du narrateur) qui nous présente la situation de communication.
Que fait le narrateur donc dans cette phrase? Il rapporte au lecteur la phrase de la mère, c’est pourquoi on appelle ce discours un discours rapporté.
Remarquez aussi que le narrateur rapporte la phrase de la mère sans aucun changement, exactement telle elle a été prononcée par la mère, c’est pourquoi on dit que c’est un discours direct !
Quel est le verbe utilisé par le narrateur pour introduire les propos de la mère? C’est le verbe dire, on l’appelle donc un verbe introducteur.
L’image suivante illustre ce qu’on vient de dire:

N. B. La phrase ci-dessus peut être écrite d’une façon différente mais toujours au discours direct comme suit: Tu dois rester dans ta chambre pour réviser, dit la mère à son fils.
Le discours indirect
Au discours indirect, la phrase devient:
La mère dit à son fils qu’il doit rester dans sa chambre pour réviser.
Que remarquez-vous ?
La première proposition a-t-elle changé? Non.
Et la deuxième? Oui, elle a changé.
Les deux point et les guillemets sont-ils utilisés dans cette nouvelle phrase? Non, ils sont supprimés.
Quel est le nouveau mot ajouté à la phrase ? C’est la conjonction de subordination que.
Au discours indirect, le narrateur rapporte les propos de la mère et les change un peu parce que c’est lui qui parle maintenant, toute la phrase est donc produite par le narrateur, la deuxième proposition doit donc changer selon la situation de communication.
N.B. La première proposition ne change pas parce que c’est toujours le narrateur qui parle. Mais la deuxième proposition doit changer parce que dans le discours direct c’est la mère qui parle alors que dans le discours indirect c’est le narrateur qui parle en rapportant le discours de la mère de façon indirecte !
Dans le discours direct, la mère s’adresse à son fils, elle utilise le pronom « tu » et l’adjectif possessif « ta »
Dans le discours indirect c’est le narrateur qui parle du fils, c’est pourquoi il utilise « il » au lieu de « tu », et « sa » au lieu de « ta »
Bien sûr, le changement du pronom personnel implique le changement de la forme du verbe, qui s’accorde avec son sujet. Le narrateur utilise donc « doit » au lieu de « dois »
Que retenir donc ?
Pour simplifier:
Pour transformer une phrase du discours direct au discours indirect, je dois:
1. Garder la première proposition sans changement.
2. Remplacer les deux points par la conjonction de subordination que et supprimer les guillemets.
3. Faire attention aux changements dans la deuxième proposition selon la situation de communication.
Maintenant observez de nouveau la phrase que nous avons déjà mise au discours indirect.
Vous remarquez que le verbe devoir a gardé le temps auquel il est conjugué, c’est le présent de l’indicatif. (tu dois / il doit)
Pourquoi ? La réponse est très facile, si le verbe introducteur est au présent (dans ce cas « dit »), les temps verbaux dans la deuxième proposition ne changent pas (le présent reste présent dans notre phrase). Par contre, si le verbe introducteur est au passé (imparfait, passé simple, passé composé, plus-que-parfait) les temps verbaux dans la deuxième proposition doivent changer:
– le présent devient imparfait.
– le futur devient conditionnel.
– le passé composé devient plus-que-parfait.
– l’imparfait ne change pas.
Si notre phrase était donc au discour direct:
La mère disait à son fils: « Tu dois rester dans ta chambre pour réviser »
(Remaquez que le verbe introducteur est à l’imparfait, donc les temps verbaux doivent changer dans la deuxième proposition) on obtiendrait au discours indirect:
La mère disait à son fils qu’il devait rester dans sa chambre pour réviser.
Le temps du verbe introducteur est donc très important, parce que:
– s’il est au présent, on ne change pas les temps verbaux dans la deuxième proposition.
– s’il est au passé, on doit changer les temps verbaux dans la deuxième proposition comme dans le tableau suivant:
Au discours direct | Au discour indirect |
Présent | Imparfait |
Futur | Conditionnel |
Passé composé | Plus-que-parfait |
Imparfait | Imparfait |
Quelques mots ou expressions dans la deuxième proposition doivent également changer si le verbe introducteur est mis à un temps du passé, le tableau suivant en cite quelques uns et leurs transformations:
Au discours direct | Au discour indirect |
Aujourd’hui | Ce jour-là |
Demain | Le lendemain |
Hier | La veille |
Ce matin | Ce matin-là |
La semaine prochaine | La semaine suivante |
Le mois dernier | Le mois précédent |
Exemples:
1. Le père déclare à ses enfants: «Je serai à la maison la semaine prochaine».
— Le père déclare à ses enfants qu’il sera à la maison la semaine prochaine.
Dans cette phrase on n’a pas changé le temps verbal dans la deuxième proposition, on a gardé le futur (je serai / il sera), « la semaine prochaine » n’a pas changé non plus, parce que le verbe introducteur (déclare) est au présent.
2. Le professeur informa ses élèves: « Vous aurez un examen demain ».
— Le professeur informa ses élèves qu’ils auraient un examen le lendemain.
Dans cette phrase, le verbe introducteur (informa) est au passé (passé simple dans ce cas) donc on doit changer le temps verbal, alors « aurez » qui est au futur devient « auraient » qui est au conditionnel, et « demain » devient « le lendemain » comme déjà mentionné dans le tableau.
Pour mieux comprendre d’où viennent ces changements des temps verbaux dans le cas du verbe introducteur au passé, nous vous conseillons vivement de revoir le partie intitulée Des temps verbaux bien utiles dans la leçon des temps du récit.
Le discours rapporté: La phrase impérative et la phrase interrogative
Dans la première partie de la leçon, nous avons vu certaines règles à respecter en passant du discours direct au discours indirecte. Ces règles restent valables pour cette deuxième partie également.
Cas de la phrase impérative
Maintenant observez bien la phrase suivante:
Le maître disait à ses élèves: « Ramassez vos livres ! »
C’est un énoncé au discours direct, on peut bien voir les deux points et les guillemets.
En passant au discours indirect, l’énoncé devient:
Le maître disait à ses élèves de ramasser leurs livres.
Vous remarquez bien sûr que dans cette phrase on n’a pas utilisé la conjonction « que », mais on a employé la préposition « de ».
Pourquoi ? La réponse est très simple, si vous observez bien la deuxième proposition qui est entre guillemets dans la phrase au discours direct, vous trouverez qu’il s’agit d’une phrase impérative, car le verbe est conjugué à l’impératif (ramassez).
Dans ce cas, au discours indirect on utilise la préposition « de » suivie du verbe de la deuxième proposition mis à l’infinitif.
Cas de la phrase interrogative
Observez les phrases suivantes:
Phrase 1
Le père demanda à sa fille: « Peux-tu venir avec moi ? »
Phrase 2
Le père demanda à sa fille: « Pourquoi pleures-tu ? »
Vous avez sûrement remarqué que dans ces deux phrases il s’agit du discours direct, mais ce qui est plus important c’est que la deuxième proposition dans chacune d’elles est une phrase interrogative car elle exprime une question.
Si vous observez bien les deux questions vous trouverez une certaine différence très importante.
Dans la phrase 1 la réponse de la fille peut être soit oui soit non.
Mais dans la phrase 2 la réponse de la fille ne peut être ni oui ni non, la fille doit présenter la cause qui la pousse à pleurer.
Dans la phrase 1 on parle d’interrogation totale. C’est-à-dire la question généralement accepte une réponse par oui ou non.
Dans la phrase 2 on parle d’interrogation partielle. C’est-à-dire qu’elle n’accepte pas oui ou non comme réponse. C’est le cas des questions introduites par des mots comme pourquoi, comment, combien, où, quand, etc.
Pour une interrogation totale
Dans le cas de l’interrogation totale, on utilise la conjonction « si » au lieu de la conjonction « que », l’inversion du sujet n’est plus utilisée, et le point d’interrogation est supprimé.
La phrase 1 au discours indirect devient donc:
Le père demanda à sa fille si elle pouvait venir avec lui.
Pour une interrogation partielle
Dans le cas de l’interrogation partielle, on garde généralement le même mot interrogatif utilisé au discours direct et on l’emploie au lieu de la conjonction que.
La phrase 2 devient alors:
Le père demanda à sa fille pourquoi elle pleurait.
Nous avons gardé le mot interrogatif « pourquoi » et on l’a employé au lieu de la conjonction « que ».
Dans les questions introduites par « qu’est-ce que » ou « que » au discours direct, en passant au discours indirect on utilise « ce que« . Voyons l’exemple suivant:
Le directeur demanda aux élèves: « Qu’est-ce que vous voulez ? »
- Le directeur demanda aux élèves ce qu’ils voulaient.