Le texte argumentatif, c’est nouveau pour vous ?

Le texte argumentatif est un type de texte que vous avez déjà vu, de manière abrégée, l’année dernière. C’était lors de l’étude du premier module de typologie textuelle. Il ne s’agira donc pas d’une notion tout à fait nouvelle pour vous.

Au cours de cette année scolaire, on vous chargera souvent de produire des textes argumentatifs. Ce sera en vue de vous préparer à l’examen régional où la production écrite sera notée sur 10. Cela veut dire la moitié de la note finale de la matière de langue française. En cela, on peut comprendre où réside l’importance de bien effectuer ce travail.

Nous présentons dans cet article quelques informations qui vous seront bénéfiques. Néanmoins, nous vous conseillons de prime abord d’accorder toute votre attention aux leçons de votre professeur en classe. Ce que vous trouverez ici ne pourra en aucun cas remplacer le travail de toute une année sous l’encadrement de votre enseignant.

Un texte argumentatif, dans quel but ?

On rédige un texte argumentatif dans le but de convaincre le lecteur de la justesse de notre point de vue ou la faiblesse du point de vue adverse à propos d’une idée, une déclaration, une attitude etc.
Ce texte doit respecter une forme basée sur une structure qui assure la cohérence de notre production et le bon enchaînement de ses éléments.
Quand on est pour un point de vue, on dit qu’on fait partie des partisans de ce point de vue. On essaie donc de le défendre (montrer qu’il est juste).
Quand on est contre un point de vue, on dit qu’on fait partie des opposants de ce point de vue. On essaie donc de le réfuter (montrer qu’il est faux).
Dans les deux cas, on doit employer des arguments pour convaincre le lecteur de notre texte.
L’image ci-dessous schématise un peu ce qu’on vient de dire:

Les parties d’un texte argumentatif

Un texte argumentatif doit contenir impérativement trois parties : l’introduction, le développement et la conclusion.

L’introduction

C’est la première partie du texte argumentatif. Son rôle est à la fois d’attirer l’attention du lecteur et lui donner une idée claire et complète sur ce dont parlera la suite du texte. Une bonne introduction devrait comporter trois éléments essentiels : un préambule, un sujet et une problématique.

Le préambule

C’est une idée générale qui a une relation directe avec le sujet. Autrement dit, c’est un champ large dont nous prendrons une partie particulière qui constituera le sujet de notre texte (nous allons expliquer davantage à l’aide d’un exemple concret après quelques lignes).

Le sujet

Il est généralement donné par l’examinateur dans l’exercice ou l’énoncé de l’examen, il est très facile à repérer. Le sujet constitue donc une partie particulière du préambule.

La problématique

Elle présente des points de vue opposés à propos d’une facette précise du sujet à traiter, souvent, mais pas obligatoirement, sous forme de questions.

Notez qu’on est en train de passer du général vers le particulier en avançant dans l’introduction, c’est-à-dire que ce qui nous concerne le plus dans le texte devient petit à petit plus clair et plus distinct.

Exemple :

Considérons l’exercice suivant portant sur la rédaction d’un texte argumentatif.

Certains parents encouragent leurs jeunes enfants à utiliser Internet pour effectuer des travaux scolaires à domicile (recherches, dossiers, documentations, etc.), d’autres, au contraire, conseillent à leurs enfants d’utiliser uniquement des livres en papier pour réaliser un véritable apprentissage.

Vous rédigez un texte où vous présenterez votre point de vue à propos de l’utilisation d’Internet lors de la préparation des travaux scolaires hors classe, appuyé d’arguments pertinents et d’exemples précis.

Dans le but de rédiger une introduction pour répondre à l’exemple ci-dessus, nous allons tout d’abord essayer de trouver des éléments convenables à employer dans chacune des trois étapes de l’introduction (préambule / sujet / problématique).

Soyons méthodiques !

Dans le préambule, on va commencer par une idée générale qui est « les nouveautés technologiques ». En effet, dans ce thème très large, s’inscrivent beaucoup de sujets différents. Par exemple les téléphones, les voitures, les machines, les téléviseurs, les réseaux, les ordinateurs, les applications, et, bien sûr, Internet !

Pour le sujet, nous allons préciser la facette des nouveautés technologiques dont on va parler dans le texte. Dans ce cas il s’agit bien d’Internet. Donc on est passé du général au particulier, de l’étape de préambule à celle du sujet.

Arrive enfin l’étape de la problématique, on continue à préciser, à avancer davantage vers le particulier. Le sujet est Internet, mais va-t-on parler de l’utilisation d’Internet au travail ? des risques d’Internet ? du coût et des factures du service d’Internet ? des réseaux sociaux ? des sites web ? Vous constatez sûrement que l’éventail est très large encore. Alors, dans cette étape je précise de quoi parler exactement, en mettant l’accent sur deux points de vue opposés à propos de cet angle du sujet.

Dans notre exemple, il s’agit de l’utilisation d’Internet pour réaliser des travaux scolaires, entre encouragement et interdiction des parents. Si on ajoute une ou deux questions comme « Laquelle de ces deux attitudes semblerait plus raisonnable ? » cela sera encore meilleur.

Récapitulons:

• Dans le préambule, les nouveautés technologiques.
• Dans le sujet, Internet.
• Dans la problématique, pour ou contre l’emploi d’Internet pour effectuer des travaux scolaires.

Voici un exemple que l’on peut juger bon comme introduction à cet exercice :

D’année en année, les nouveautés technologiques font preuve d’un progrès incroyable. Internet reste l’un de ses aspects les plus importants. Certains parents encouragent leurs jeunes enfants à l’utilisation de ce moyen pour effectuer des travaux scolaires, alors que d’autres affirment que ces jeunes doivent employer seulement des livres en papier pour réaliser un véritable apprentissage. Entre ces deux opinions, laquelle devrait-on défendre ?

Dans le tableau ci-dessous nous présentons les éléments de cette introduction de manière détaillée :

Préambule	D’année en année, les nouveautés technologiques font preuve d’un progrès incroyable.
Sujet	Internet reste l’un de ses aspects les plus importants.
Problématique	Certains parents encouragent leurs jeunes enfants à l’utilisation de ce moyen pour effectuer des travaux scolaires, alors que d’autres affirment que ces jeunes doivent employer seulement des livres en papier pour réaliser un véritable apprentissage. Entre ces deux opinions, laquelle devrait-on défendre ?

Le développement

Le développement constitue la partie la plus longue du texte argumentatif. Il contient les arguments employés pour soutenir le point de vue et en montrer la justesse. Chaque argument doit être expliqué et/ou illustré à l’aide d’un bon exemple.

Un bon développement se compose de paragraphes bien construits, en vue d’accorder au texte une forme bien équilibrée. Le discours argumentatif exige l’emploi des liens (connecteurs) logiques en fonction de l’idée que l’on cherche à exprimer (classement des arguments, addition, conséquence, cause, concession, condition, etc.).

Pour ce faire, on peut suivre un plan simple ou un plan dialectique.

Le plan simple:

Il s’agit de paragraphes (souvent au nombre de trois) qui ont presque des structures symétriques. On choisira donc seulement des arguments qui appuient notre point de vue, sans évoquer l’opinion adverse. Chaque paragraphe, de préférence, contient un argument + explication de l’argument + exemple de l’argument.

Le plan dialectique

Dans ce genre de plan, on recourt à deux paragraphes, dans le premier on présentera le premier point de vue (la thèse) avec les arguments qui le consolident, dans le deuxième paragraphe on étalera le point de vue adverse (l’antithèse) avec les arguments qui le renforcent.

La conclusion

C’est la dernière partie du texte argumentatif, si on a adopté un plan simple dans le développement, son rôle est de déclarer ouvertement notre point de vue de manière non équivoque et faire un bilan de ce qui a été dit dans le développement en évitant la répétition.
Et si on a opté pour un plan dialectique dans le développement, on essaie donc de trouver une zone d’intersection entre la thèse et l’antithèse pour conclure avec un point de vue personnel qui soit partiellement d’accord avec l’une et l’autre, en d’autres termes, on rédige une synthèse. On peut également mettre la synthèse comme troisième partie du développement, après la thèse et l’antithèse, avant de passer à la conclusion consacrée explicitement au point de vue personnel.

Exemples de rédaction

Dans ce qui suit, vous trouverez deux exemples de texte argumentatif en guise de réponse à l’exercice proposé, suivant les deux plans différents.

Selon le plan simple :

D’année en année, les nouveautés technologiques font preuve d’un progrès incroyable. Internet reste l’un de ses aspects les plus importants. Certains parents encouragent leurs jeunes enfants à l’utilisation de ce moyen pour faire des travaux scolaires, alors que d’autres affirment que ces jeunes doivent employer seulement des livres en papier pour réaliser un véritable apprentissage.

D’abord, Internet est un outil illimité dans le temps et dans l’espace. C’est-à-dire que l’élève peut s’en servir à tout moment de la journée sans être pressé par une durée déterminée, tout en se déplaçant là où il veut. Par exemple, s’il travaille dans une bibliothèque, il sera obligé de sortir à un moment donné, même s’il n’a pas encore terminé son devoir.

Ensuite, ce moyen est très riche et très varié. Autrement dit, il offre à l’élève des milliers de pages auxquelles il peut accéder facilement et rapidement pour élargir et approfondir ses recherches et réaliser un travail parfait. A titre d’exemple, la diversité des supports proposés sur Internet, qui peuvent être écrits, sonores, visuels, etc.

Enfin, il ne faut pas oublier que l’emploi d’Internet développe chez l’internaute plusieurs compétences relatives à l’utilisation des ordinateurs, des imprimantes, des scanners, et bien d’autres appareils. Ce qui signifie qu’il acquiert en même temps des atouts qui vont le servir plus tard. Prenons l’exemple des métiers qui exigent la maîtrise du domaine informatique pour accepter d’employer ses candidats.

En conclusion, d’après tous ces arguments, j’affirme que les jeunes enfants doivent absolument avoir accès à l’utilisation d’Internet lors de la préparation des travaux à domicile, parce qu’il leur offre des possibilités d’apprentissage visiblement plus larges et plus accessibles que les livres en papier uniquement.

Selon le plan dialectique :

On parle beaucoup ces dernières années du progrès technologique. L’une de ses facettes les plus innovantes est incarnée par Internet. Certains parents encouragent leurs jeunes enfants à l’utiliser pour faire des travaux scolaires à domicile, tandis que d’autres s’opposent catégoriquement à son utilisation. Laquelle des deux opinions devrait-on défendre?

Les gens qui pensent qu’il faut utiliser Internet lors de la préparation des travaux scolaires s’appuient sur beaucoup d’arguments pour soutenir leur point de vue. Premièrement, Internet est un outil illimité dans le temps et dans l’espace. Deuxièmement, c’est un moyen très riche et très varié. Finalement, l’utilisation de ce moyen développe chez l’internaute beaucoup de compétences relatives au domaine de l’informatique.

En revanche, les parents qui trouvent qu’il ne faut utiliser que des livres en papier pour réaliser un véritable apprentissage présentent plusieurs arguments pour appuyer leur attitude. D’abord, les informations qu’on trouve sur le net ne sont pas toujours exactes. Ensuite, l’élève devient paresseux à force de trouver les réponses et les informations presque sans fournir aucun effort. Enfin, l’utilisation excessive d’Internet peut mener à l’addiction.

En définitive, d’un point de vue personnel, je crois que les avantages d’Internet pour les jeunes élèves sont beaucoup plus nombreux que ses inconvénients. Il faut donc que leurs parents les encouragent à l’employer, mais avec modération et vigilance.

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